jeudi 30 décembre 2010

2011 : the it year

Belle année à ceux qui viendront jusque ici et à tous les autres.

Photo D.R.

Dear Dantzig

Nous étions vous et moi en col roulé noir : cela crée d'emblée quelque affinité. Mais là n'est pas le propos. Je voudrais simplement ici m'excuser, au nom des Lyonnais, pour l'auditoire très réduit lors de votre dernière lecture (10 décembre 2010) en cette librairie de la place Bellecour à l'occasion de la parution de votre dernier opus : Pourquoi lire ? Certes, vous tombâtes en pleine fête des lumières – il ne s'agit pas de celles du XVIIIe – et cela peut expliquer quelques défections. Mais dix (10) personnes sur les cinq cent mille (500.000) que compte notre agglomération, c'est peu. Je dis dix mais mon voisin de derrière dormait lorsque nous nous sommes levés pour la traditionnelle séance de dédicace. Probablement bercé par vos propos toujours intéressants, riches en digressions et portés par un amour immodéré et communicatif de la littérature. Celle-ci intéresse-t-elle encore en ces temps d'interactivité, de numérisation et de dématérialisation ? Il n'y a pas de réponse à la question dans votre livre. Ou mille, ce qui revient au même. Ou bien celle-ci à travers ces quelques mots que vous avez prononcés et que j'espère rapporter fidèlement : la littérature préserve notre faiblesse.

Bien amclt. à vous.

PS : vous a-t-on déjà dit que vous n'étiez pas sans ressemblance avec cet acteur anglais comique dont j'ai oublié le nom ? Ah, si, ça me revient : Rowan Atkinson, alias Mr. Bean. Soyez rassuré : je suis un piètre physionomiste.

Pourquoi lire, Charles Dantzig, Editions Grasset, 2010
Charles Dantzig a également publié, entre autres, Encyclopédie capricieuse du tout et du rien (2009), Dictionnaire égoïste de la littérature française (2005), A quoi servent les avions ? (2001).

jeudi 23 décembre 2010

dimanche 14 novembre 2010

L'infra-visible #01


L'infra-visible c'est le monde du quasi éthéré car diffus, incertain et confondant de banalité : votre regard glisse, absent, indifférent, vide, désabusé sur ces objets, ces choses qu'aucune aspérité n'arrête, ou tellement familiers qu'on ne les voit plus, n'y prête aucune attention. Ce "bruit de fond", écrivait Georges Perec dans L'infra-ordinaire (1973-1981), forme générique de l'infra-visible.
Ainsi en va-t-il de cette infra-visibilité à propos de ce petit lien rouge (Cf. photo) qui facilite l'ouverture de tel ou tel paquet de biscuits et qui longtemps – un fil – assura celle des boîtes de la vache-qui-rit. «Ouverture facile» est-il écrit souvent à côté de ces discrets mécanismes. N'était que l'on parvient rarement à en trouver l'amorce (c'est mon fils qui le dit).
Et pourtant – ouvrons ici une parenthèse – dans notre société dite de consommation, n'est-ce pas la fonction qui s'efface derrière l'outil ? L'appareil photographique devient ainsi plus important que les photos qu'il produit, l'écran plat plus référent que les émissions qu'il diffuse (sinon pourquoi changer son vieux tube cathodique ?), le portable et ses multiples applications plus précieux que la simple téléphonie, la voiture plus estimable que le trajet.

Feuilletant à nouveau, pour l'occasion, quelques pages de l'ouvrage de Perec, supra, je tombe sur la première phrase d'un court texte – Promenades dans Londres : "La première fois que je vis Londres, je la trouvai franchement laide". Il y a toujours un bon moment pour lire les livres ; or c'est souvent ou trop tôt ou trop tard. En 1989, lorsque je lus cet opuscule de cent vingt pages, je n'avais pas encore dévoré (c'est le mot) l'Aurélien d'Aragon et moins encore sa phrase d'incipit : "La première fois qu'Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide." Il n'y a pas de hasard avec Perec.
Mais cette digression nous a éloignés de l'infime, du détail, du brimborion et autres vétilles. Preuve que ces derniers ne suscitent décidément pas l'intérêt.

vendredi 12 novembre 2010

Fish & no chips


Votre pointeur n'a pas d'appât ? Il attire quand même ces poissons multicolores. Cliquez où voulez et donnez-leur à manger.

dimanche 24 octobre 2010

Mais qui lit Wilhelm Genazino ?

Le dernier opus de Wilhelm Genazino est paru en France : Le bonheur par les temps éloignés du bonheur (Das Glück in glücksfernen Zeiten, 2009). Pas d'article dans Lire ni Télérama. Je passe donc à la Fnac : aucun ouvrage en exposition et seulement trois exemplaires en rayon. Je repasse une semaine plus tard : les deux exemplaires que j'ai laissés sont toujours là. Pas d'exemplaire chez Virgin ni dans la deuxième Fnac de la capitale des Gaules. Certes, il reste encore quatre ou cinq autres bonnes librairies en centre ville que je n'ai pas encore trouvé le temps de visiter mais, sur ce premier constat, je conclus que je suis ici le seul lecteur de Genazino.

Aussi ai-je dans l'instant l'immense honneur d'appeler à la fondation d'un mouvement en faveur de la connaissance et de la promotion de cet auteur allemand né en 1943 et qui reçut en 1997 le prix Georg Büchner, l'équivalent allemand de notre Goncourt. Qui le lit me suive !

Le titre superbe du dernier ouvrage paru (Cf. photo) résume à lui seul le côté rêveur, ironique, décalé, drôle et poétique de Genazino,

mercredi 13 octobre 2010

Oh, Baaaaaaabe... je l'avais complètement oublié ce cher Hurricane Smith

Je l'avais complètement oublié celui-là et, sans la moindre madeleine, ç'est remonté soudain à la surface, preuve que tout reste bien accroché à l'hélice comme dans Plein soleil (1960). Une voix unique, nasillarde, avant Joe Cocker ou Gilbert O'Sullivan. Je l'avais en 45 tours. C'est probablement le seul hit de Norman Smith, son vrai nom, et c'était en 1972 (il s'était lancé dans l'interprétation après avoir été l'ingénieur du son des Beatles puis des Pink Floyd). Je le découvre pour la première fois en vidéo ! Trois minutes vingt-trois de bonheur. Très Fashion Week le costard (et encore plus drôle sur la vidéo du morceau Don't let it die, son premier hit, où il porte un sorte de pyjama rouge). Would there suddenly be sunshine on a cold and rainy day Oh, Babe, What would you say ? Mais sur la face B,  quel titre ?

PS : non – je découvre cette info à l'instant – Hurricane Smith n'est pas mort le 3 mars 2008. Je ne peux le croire. C'est une mauvaise blague, une rumeur, un canular. Vous oubliez les gens et il meurent ? Dites-mois, oui, dites-moi que l'ouragan est toujours là, paisible.

mercredi 30 juin 2010

Vous allez rire

Vous allez rire : j'ai acheté 5 € une bouteille d'eau. Vide. De 50 cl seulement. Va pour la rigolade. Bon, séchez vos larmes. C'était pour un beau – j'allais écrire "bon" – geste. Ou un l'eau geste (« Publicitaire, sors de ce corps ! »). En effet, l'objet est de Starck, c'est écrit au cul du flacon, et distribué chez Agnès B. au profit de la fondation France Libertés (2 € lui sont reversés). Présidée par Danielle Mitterrand, la fondation œuvre, entre autres actions, pour que l’eau ne soit plus une marchandise et que l’accès à l’eau devienne un droit universel. Aujourd’hui dans le monde, 34 000 personnes meurent chaque jour du manque d’eau potable, 1,5 milliard de personnes n’y ont pas accès et 9 pays se partagent 60% des réserves mondiales d’eau. Nous sommes tous responsables chacun à notre niveau de la sauvegarde de l’eau, élément vital et irremplaçable.

Devenir un Porteur d’eau en adhérant à la Fondation, c’est participer au respect de la charte suivante :
1. L'eau n'est pas une marchandise, l'eau est un bien commun non seulement pour l'Humanité mais aussi pour le Vivant.
2. Afin de garantir la ressource pour les générations futures, nous avons le devoir de restituer l'eau à la nature dans la pureté d'origine.
3. L'accès à l'eau est un droit humain fondamental qui ne peut être garanti que par une gestion publique, démocratique et transparente, inscrite dans la loi.

Remplisser votre flacon au robinet : ça fait un très joli presse-papier dans lequel on peut boire, mais pas trop sinon toutes les feuilles s'envolent.
Plus d'infos sur http://www.france-libertes.org

dimanche 6 juin 2010

ÖÖÖ

Toujours dans les O, avec triple tréma cette fois, le nom de ce quartier d'Helsinki : Töölö. J'adöre.

jeudi 3 juin 2010

OOO

Reçu ce jour, réponse automatique bilingue d'un mail en absence, ce triptyque de voyelles : OOO. Triple zéro ? Non. Out Of Office, tout simplement.

samedi 29 mai 2010

Ça se prononce comme ça s'écrit



















Dans la veine exotique d'Apichatpong Weerasethakul (palme d'or 2010 avec Uncle Boonme, celui qui se souvient de ses vies antérieures) et d'Eyjafjallajökull, le grondant volcan islandais, je propose, pour honorer la France dans ce bel embrouillamini syllabique, le joli nom eschscholtzia, petite fleur des champs (Cf. illustration).

samedi 17 avril 2010

Lettre ouverte à Monsieur Jacques ROGGE, président du CIO



















Monsieur,

encouragé par les progrès rapides et probants enregistrés sur mon temps de trajet quotidien en vélo'v (made in Lyon) entre mon domicile et mon bureau – un gain de 3 minutes et 1 seconde en quelques semaines, dans un respect scrupuleux des règles de circulation – j'ai l'honneur par la présente de vous proposer d'inscrire cette discipline cycliste pour les prochains jeux de Londres. Il va bien évidemment de soi que ma participation vous est dès maintenant acquise.
Bien sportivement vôtre, avec toute ma considération et sentiments respectueux.

jeudi 18 mars 2010

So trash, So chic, So sac



















Ready-made façon Marcel Duchamp par le styliste Marc Jacobs pour Vuitton. Voilà qui va enfin donner envie de descendre les poubelles. Les descendre, non les jeter : 1 300 € le sac mais la lanière est en cuir.

dimanche 7 mars 2010

Street-tease intégral : votre collection Ben pour moins de 1€









En contrepoint à la rétrospective Ben  — Strip-tease intégral (MAC de Lyon, du 3 mars au 11 juillet 2010) — l'art dans la rue, disponible au dos des tickets horodateurs lyonnais. Auto promo ?

lundi 1 mars 2010

Lettre ouverte à M. Michel Rollier

Gérant associé commandité de l'Entreprise Michelin.

Cher Monsieur, j'ai découvert naguère, ce week-end, que l'école maternelle d'Ormesson, sise dans la ruelle éponyme qui fait face à l'entrée "rue du Nord" de la manufacture dont elle dépend, avait été détruite. Sur le coup, m'eût-on percé un ventricule — droit ou gauche —, aurais-je ressenti plus vive douleur ? J'y ai appris à lire et fait mes premiers coloriages (des tampons de fruits de l'automne, pommes et poires, dès la rentrée de septembre). J'y ai connu ma première fille, au joli prénom suranné de Geneviève (c'était hier, et pourtant déjà si désuet que c'en serait presque fashion week). Il y a en effet dans ces quatre syllabes des parfums de moyen-âge qui me font illico susurrer les noms de François Villon, Chrestien de Troyes ou Guillaume d'Aquitaine. La belle avait par ailleurs un nom digne des comtes d'Auvergne, qui stigmatisait d'emblée toute évocation de la douce France. L'école a survécu quelques années à la piscine Michelin (on peut admirer avec grand plaisir le Bibendum cracheur d'eau qui trônait face aux deux bassins dans le musée L'Aventure Michelin de Montferrand) qui la surplombait et dans l'ombre de laquelle elle se blottissait. Chaque fois, venant vérifier si l'école était toujours là, j'imaginais toujours, sans y croire,

samedi 27 février 2010

The smallest station of winter sports





















Recent (winter) works : piste rouge, 2009








Source : The New Yorker, february 27, 2010

Miettes de littérature

« Je ne décrie rien, je décris avec curiosité. »

Source : Régis Debray, Le Point du 25.02.2010, à propos de son dernier livre "Dégagements" (Gallimard)

mardi 16 février 2010

IKEA HONORIS CAUSA

Lettre ouverte à Mikael Ohlsson, Président du Groupe IKEA

J'ai l'honneur, Président, par la présente, de me remettre le titre Honoris IKEA pour ma contribution à l'essor de la bibliothèque Billy, icône de votre gamme de produits suédois.

Avec 0,000034% du parc mondial de bibliothèques Billy, ce qui ne représente pas moins de 14 exemplaires — dont le modèle collector en 90 cm de large qui n'est plus produit — il me semble en effet avoir largement contribué, Président, au succès d'une bibliothèque dont la renommée depuis sa création en 1979 par Gillis Lundgreen dépasse largement celle de nombreuses consœurs historiques méconnues comme sa compatriote la Kunglia Biblioteket de Stockholm ou la bibliothèque Joanina de Coimbra (Portugal), celle de l'Abbaye d'Admont (Autriche) ou la Mazarine pour n'en citer que quelques unes. Mes 14 Billy, c'est 84 étagères et 224 supports d'étagères. Une vie de labeur ? On les monte en 30 minutes. Une fortune, alors ? Elles sont 30% moins chère qu'il y a 30 ans, ce qui nous laisse sourire quand on pense à leur prix dans 70 ans. Mais alors, numérique aidant, que mettrons-nous sur leurs étagères ? Car, ne vous en déplaise, Président, qu'importe le flacon, fût-il esthétique, pratique et économique...  Avec mes respectueuses salutations.

mardi 9 février 2010

Un été 70 (ou 69)














Le genou de claire, se sera toujours l'été d'une Savoie balnéaire — la mer à la montagne c'est comme la campagne à la ville — donc surannée, une enfance modianesque,  ou la mienne tout simplement, lorsqu'on m'emmenait y tuer une coqueluche avec l'air de l'altitude. Le genou de Claire, c'est tout le contraire de ces statues marmoréennes qu'un petit écriteau nous enjoint de ne pas toucher. Au milieu du gris et du vent de cet été finissant, la tentation et l'attraction lumineuse de ce genou. Singulier, d'ailleurs, ce singulier. L'affiche nous prouve qu'elle en a bien deux, Claire, et Jean-Claude Brialy, hors champ ici, a bien deux mains. Mais la beauté a toujours quelque chose de bizarre et je crois que ce qui vole la vedette à tous les acteurs du film (et même à Lucchini), c'est précisément ce titre. Et le vent. Il y a toujours du vent dans ce film que je n'ai pas revu depuis plus de vingt ans. Mais peut-être me trompé-je. S'il n'y a pas — ou plus — de vent, je pourrai toujours dire que c'est Eric Rohmer (1920-2010) qui l'aura probablement emporté avec lui.

dimanche 7 février 2010

Recen(semen)t work

Mauvaises herbes














C'est une assiette du chef Alexandre Gauthier, du restaurant La Grenouillère à La Madeleine-sous-Montreuil dans le Pas-de-Calais. Tout un roman doublé d'un livre de cuisine, cette phrase palimpseste sous laquelle transparaissent Alain-Fournier, Proust et le capitaine Fracasse. Rien moins. Mais retrouvons plutôt notre assiette. Son nom complet ? : Encornets, sang de cochon, mauvaises herbes. C'est clair. C'est net. Ça claque sous la langue. C'est sans appel. La terre et la mer vont se rouler dans l'herbe. Pas d'enjolivure ni maniérisme : on est dans le substrat. Mais par-dessus tout, ce sont ces mauvaises herbes (roquette sauvage, mouron des oiseaux, cresson sauvage, pissenlit...) qui jaillissent ici comme "un loup qui vous saute à la gorge". Je ne retrouve pas la phrase exacte, c'est de Christian Bobin dans je ne sais quel livre où il est aussi question de "beauté qui vous mord". Oui, la poésie de ces "mauvaises herbes" me saute à la gorge avant la bouche. Il y a là du ragazzi di vita, de la provocation, un renversement des codes qui séduiront immanquablement qui est plus sensible encore aux mots des mets qu'aux mets eux-mêmes. Gauthier "dé-jolive" — pour reprendre l'expression de Pierre Dumayet dans son opuscule "Des goûts et des dégoûts" — et c'est ce qui donne tant de beauté au nom de cette préparation. Messieurs les chefs, prenez exemple : moins de pragmatisme dans la dénomination de vos plats et plus de poésie. Plus de "Fruits de friches", d'"écailles de céleri", de "Gröstel de silure", de "légumes oubliés". Plus de "tombées de trévises", de "petites fleurs en tempura", de "millefeuille « caprice d'enfant »" ou d'"émulsion de crêpe suzette". Plus de "canon de moëlle", de "gargouillou de jeunes légumes", de "vinaigrette foisonnée au jus de coques", de "strudel de truite", d'"écume crèmeuse" et de tisane "Que ma joie demeure". Diantre, mettez des vers dans vos assiettes !

Photo Thomas Duval pour l'Express Styles

jeudi 4 février 2010

mardi 2 février 2010

Je n'ai jamais mangé d'œufs d'escargots — ignorant même jusqu'à ce jour qu'ils en pondissent.

"De petites perles légèrement rosées qui éclatent sous le palais et délivrent de «subtiles saveurs d’automne avec des notes de sous-bois ou d’angelique-tige" disent Dominique et Sylvie Pierru, couple d'héliciculteurs.
Perle des sous-bois ou caviar d'escargot... compter 45 € les 30 g.
(Les escargots – qui sont hermaphrodites – pondent chacun une centaine d'œufs par an.)

dimanche 24 janvier 2010

Sweet memories

Si tu savais ce que je jette, tu aimerais ce que je garde, disait Valéry. C'est pourtant dans nos rebuts et rejets que Antoine Laymond trouve la matière à un design poétique et pour le moins romantique. Appelons ça de la récup, du remix, du collage ou du patchwork version bois. Laymond parle de street mobilier. J'aime beaucoup. Et comme c'est fait avec tout, ça va avec tout. Un album souvenir, en quelque sorte : à gauche je retrouve la commode de salle à manger de ma mère, ou son avatar (la commode) ; puis la réplique d'un imprimé de rideaux années 50-60 que j'avais dans une chambre ; puis, peut-être, un détail d'une peinture de Marc Desgrandchamps avec ses ses coulures palimpsestes — peut-être l'un des diptyques exposés fin 2004 au mac de Lyon, lequel ? je ne saurais dire car ils sont tous "sans titre" —, et enfin, retour chez ma mère avec une porte de placard moulurée d'une baguette (ma mère a mis de la tapisserie au centre, c'était très "tendance" il y a quelques années).
A partir de 2.800 € l'écolo-geste. Ben oui, je sais : quand c'est vert, c'est cher.
www.ldv-design.com

mardi 19 janvier 2010

A thing of beauty is a joy for ever (Keats)














François Morellet, né à Cholet en 1926, a redessiné les baies et oculi des vitraux de l'escalier Lefuel, dans l'aile Richelieu du Louvre, selon le procédé des grilles géométriques superposées. Peintre, graveur et sculpteur, il appartient aux mouvements de l’abstraction géométrique. Le titre de l'exposition – L'esprit d'escalier – est un bel hommage aux lieux mêmes qu'éclairent ses vitraux et à la formule née de ces mots de Diderot : « ...l’homme sensible, comme moi, tout entier à ce qu’on lui objecte, perd la tête et ne se retrouve qu’au bas de l’escalier. » (Paradoxe sur le Comédien, 1773).
Je ne saurais mieux exprimer la grandissime beauté minimaliste de l'œuvre tout entière de Morellet qu'en citant ici les auteurs du livre consacré à cette exposition (Marie-Laure Bernadac, Guillaume Fonkenell, Laurent Salomé) : " Le décor mis en place fin 2009 résume toutes les qualités artistiques de l'artiste : la parfaite adéquation au programme architectural et à la commande, la justesse et l'équilibre de l'intervention, la subtilité du motif formel, les jeux de l'esprit, la clarté et l'intelligence visuelle. " Tout est dit.
A joy for ever ? L'exposition est annoncée pérenne jusqu'en 2011 (!) . Un nouveau cas tour Eiffel ?

Voir la superbe monographie François Morellet au Louvre, de Marie-Laure Bernadac aux éditions du Regard (février 2010)

dimanche 17 janvier 2010

Lettre ouverte au guide rouge Michelin












Cher Bibendum,

modeste collectionneur – plutôt simple collecteur – de vos précieux recensements des bonnes tables françaises, je suis profondément surpris et agacé du changement opéré en 1996 sur la couverture de vos ouvrages, tout particulièrement sur ce que les bibliophiles nomment le dos, autrement dit la partie visible d'un livre lorsqu'il est rangé dans une bibliothèque.
En effet, depuis la naissance de votre petite bible rouge et jusqu'en 1992, le marquage se lit de bas en haut ; à compter de 1993, il s'inverse pour une lecture de haut en bas. Pour être tout à fait clair, et pour les éditions antérieures à 1993, il fallait pencher la tête à gauche pour lire la marque Michelin, le pays concerné (France) et l'année. Depuis, on penche la tête à droite. Quelle importance ? me direz-vous. Certes, cela recrée un équilibre – pour les cervicales surtout – une inclinaison trop longue à gauche pouvant entraîner un torticolis. Certes, par ailleurs, dans la dichotomie gauche-droite ou droite-gauche qui est l'apanage  de notre société française, on pourrait y voir une manière d'alternance. Certes, lorsque votre guide est posé à plant sur une table, on peut lire le dos (mais à quoi bon puisqu'on a le plat de recto (autrement dit la couverture) sous les yeux). Et certes, enfin, au pays des libertés... Pour ma part, j'objecterai simplement que ça fait désordre dans certaines bibliothèques richement monopolisées par vos éditions. Et je vous pose donc cette seule question : pourquoi un tel changement ?

lundi 11 janvier 2010

Lettre ouverte à Monsieur le ministre de l'Education nationale

Monsieur le Ministre,

pour la seconde année consécutive, mon jeune fils inscrit en classe de 5e n'a pas eu la fève lors de la traditionnelle galette des rois partagée au restaurant scolaire. Je suis étonné que l'économe du collège n'ait pas prévu autant de fèves que de commensaux afin de garantir, jusque dans la pause-déjeuner, l'égalité des chances de nos élèves qui est l'un des piliers fondamentaux de notre système éducatif. Avec l'expression de mon profond sentiment d'injustice, je vous prie d'accepter également, Monsieur le Ministre, celle de mes respectueuses salutations.

mercredi 6 janvier 2010