dimanche 14 novembre 2010

L'infra-visible #01


L'infra-visible c'est le monde du quasi éthéré car diffus, incertain et confondant de banalité : votre regard glisse, absent, indifférent, vide, désabusé sur ces objets, ces choses qu'aucune aspérité n'arrête, ou tellement familiers qu'on ne les voit plus, n'y prête aucune attention. Ce "bruit de fond", écrivait Georges Perec dans L'infra-ordinaire (1973-1981), forme générique de l'infra-visible.
Ainsi en va-t-il de cette infra-visibilité à propos de ce petit lien rouge (Cf. photo) qui facilite l'ouverture de tel ou tel paquet de biscuits et qui longtemps – un fil – assura celle des boîtes de la vache-qui-rit. «Ouverture facile» est-il écrit souvent à côté de ces discrets mécanismes. N'était que l'on parvient rarement à en trouver l'amorce (c'est mon fils qui le dit).
Et pourtant – ouvrons ici une parenthèse – dans notre société dite de consommation, n'est-ce pas la fonction qui s'efface derrière l'outil ? L'appareil photographique devient ainsi plus important que les photos qu'il produit, l'écran plat plus référent que les émissions qu'il diffuse (sinon pourquoi changer son vieux tube cathodique ?), le portable et ses multiples applications plus précieux que la simple téléphonie, la voiture plus estimable que le trajet.

Feuilletant à nouveau, pour l'occasion, quelques pages de l'ouvrage de Perec, supra, je tombe sur la première phrase d'un court texte – Promenades dans Londres : "La première fois que je vis Londres, je la trouvai franchement laide". Il y a toujours un bon moment pour lire les livres ; or c'est souvent ou trop tôt ou trop tard. En 1989, lorsque je lus cet opuscule de cent vingt pages, je n'avais pas encore dévoré (c'est le mot) l'Aurélien d'Aragon et moins encore sa phrase d'incipit : "La première fois qu'Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide." Il n'y a pas de hasard avec Perec.
Mais cette digression nous a éloignés de l'infime, du détail, du brimborion et autres vétilles. Preuve que ces derniers ne suscitent décidément pas l'intérêt.

vendredi 12 novembre 2010

Fish & no chips


Votre pointeur n'a pas d'appât ? Il attire quand même ces poissons multicolores. Cliquez où voulez et donnez-leur à manger.