dimanche 24 janvier 2010

Sweet memories

Si tu savais ce que je jette, tu aimerais ce que je garde, disait Valéry. C'est pourtant dans nos rebuts et rejets que Antoine Laymond trouve la matière à un design poétique et pour le moins romantique. Appelons ça de la récup, du remix, du collage ou du patchwork version bois. Laymond parle de street mobilier. J'aime beaucoup. Et comme c'est fait avec tout, ça va avec tout. Un album souvenir, en quelque sorte : à gauche je retrouve la commode de salle à manger de ma mère, ou son avatar (la commode) ; puis la réplique d'un imprimé de rideaux années 50-60 que j'avais dans une chambre ; puis, peut-être, un détail d'une peinture de Marc Desgrandchamps avec ses ses coulures palimpsestes — peut-être l'un des diptyques exposés fin 2004 au mac de Lyon, lequel ? je ne saurais dire car ils sont tous "sans titre" —, et enfin, retour chez ma mère avec une porte de placard moulurée d'une baguette (ma mère a mis de la tapisserie au centre, c'était très "tendance" il y a quelques années).
A partir de 2.800 € l'écolo-geste. Ben oui, je sais : quand c'est vert, c'est cher.
www.ldv-design.com

mardi 19 janvier 2010

A thing of beauty is a joy for ever (Keats)














François Morellet, né à Cholet en 1926, a redessiné les baies et oculi des vitraux de l'escalier Lefuel, dans l'aile Richelieu du Louvre, selon le procédé des grilles géométriques superposées. Peintre, graveur et sculpteur, il appartient aux mouvements de l’abstraction géométrique. Le titre de l'exposition – L'esprit d'escalier – est un bel hommage aux lieux mêmes qu'éclairent ses vitraux et à la formule née de ces mots de Diderot : « ...l’homme sensible, comme moi, tout entier à ce qu’on lui objecte, perd la tête et ne se retrouve qu’au bas de l’escalier. » (Paradoxe sur le Comédien, 1773).
Je ne saurais mieux exprimer la grandissime beauté minimaliste de l'œuvre tout entière de Morellet qu'en citant ici les auteurs du livre consacré à cette exposition (Marie-Laure Bernadac, Guillaume Fonkenell, Laurent Salomé) : " Le décor mis en place fin 2009 résume toutes les qualités artistiques de l'artiste : la parfaite adéquation au programme architectural et à la commande, la justesse et l'équilibre de l'intervention, la subtilité du motif formel, les jeux de l'esprit, la clarté et l'intelligence visuelle. " Tout est dit.
A joy for ever ? L'exposition est annoncée pérenne jusqu'en 2011 (!) . Un nouveau cas tour Eiffel ?

Voir la superbe monographie François Morellet au Louvre, de Marie-Laure Bernadac aux éditions du Regard (février 2010)

dimanche 17 janvier 2010

Lettre ouverte au guide rouge Michelin












Cher Bibendum,

modeste collectionneur – plutôt simple collecteur – de vos précieux recensements des bonnes tables françaises, je suis profondément surpris et agacé du changement opéré en 1996 sur la couverture de vos ouvrages, tout particulièrement sur ce que les bibliophiles nomment le dos, autrement dit la partie visible d'un livre lorsqu'il est rangé dans une bibliothèque.
En effet, depuis la naissance de votre petite bible rouge et jusqu'en 1992, le marquage se lit de bas en haut ; à compter de 1993, il s'inverse pour une lecture de haut en bas. Pour être tout à fait clair, et pour les éditions antérieures à 1993, il fallait pencher la tête à gauche pour lire la marque Michelin, le pays concerné (France) et l'année. Depuis, on penche la tête à droite. Quelle importance ? me direz-vous. Certes, cela recrée un équilibre – pour les cervicales surtout – une inclinaison trop longue à gauche pouvant entraîner un torticolis. Certes, par ailleurs, dans la dichotomie gauche-droite ou droite-gauche qui est l'apanage  de notre société française, on pourrait y voir une manière d'alternance. Certes, lorsque votre guide est posé à plant sur une table, on peut lire le dos (mais à quoi bon puisqu'on a le plat de recto (autrement dit la couverture) sous les yeux). Et certes, enfin, au pays des libertés... Pour ma part, j'objecterai simplement que ça fait désordre dans certaines bibliothèques richement monopolisées par vos éditions. Et je vous pose donc cette seule question : pourquoi un tel changement ?

lundi 11 janvier 2010

Lettre ouverte à Monsieur le ministre de l'Education nationale

Monsieur le Ministre,

pour la seconde année consécutive, mon jeune fils inscrit en classe de 5e n'a pas eu la fève lors de la traditionnelle galette des rois partagée au restaurant scolaire. Je suis étonné que l'économe du collège n'ait pas prévu autant de fèves que de commensaux afin de garantir, jusque dans la pause-déjeuner, l'égalité des chances de nos élèves qui est l'un des piliers fondamentaux de notre système éducatif. Avec l'expression de mon profond sentiment d'injustice, je vous prie d'accepter également, Monsieur le Ministre, celle de mes respectueuses salutations.

mercredi 6 janvier 2010