samedi 27 février 2010

The smallest station of winter sports





















Recent (winter) works : piste rouge, 2009








Source : The New Yorker, february 27, 2010

Miettes de littérature

« Je ne décrie rien, je décris avec curiosité. »

Source : Régis Debray, Le Point du 25.02.2010, à propos de son dernier livre "Dégagements" (Gallimard)

mardi 16 février 2010

IKEA HONORIS CAUSA

Lettre ouverte à Mikael Ohlsson, Président du Groupe IKEA

J'ai l'honneur, Président, par la présente, de me remettre le titre Honoris IKEA pour ma contribution à l'essor de la bibliothèque Billy, icône de votre gamme de produits suédois.

Avec 0,000034% du parc mondial de bibliothèques Billy, ce qui ne représente pas moins de 14 exemplaires — dont le modèle collector en 90 cm de large qui n'est plus produit — il me semble en effet avoir largement contribué, Président, au succès d'une bibliothèque dont la renommée depuis sa création en 1979 par Gillis Lundgreen dépasse largement celle de nombreuses consœurs historiques méconnues comme sa compatriote la Kunglia Biblioteket de Stockholm ou la bibliothèque Joanina de Coimbra (Portugal), celle de l'Abbaye d'Admont (Autriche) ou la Mazarine pour n'en citer que quelques unes. Mes 14 Billy, c'est 84 étagères et 224 supports d'étagères. Une vie de labeur ? On les monte en 30 minutes. Une fortune, alors ? Elles sont 30% moins chère qu'il y a 30 ans, ce qui nous laisse sourire quand on pense à leur prix dans 70 ans. Mais alors, numérique aidant, que mettrons-nous sur leurs étagères ? Car, ne vous en déplaise, Président, qu'importe le flacon, fût-il esthétique, pratique et économique...  Avec mes respectueuses salutations.

mardi 9 février 2010

Un été 70 (ou 69)














Le genou de claire, se sera toujours l'été d'une Savoie balnéaire — la mer à la montagne c'est comme la campagne à la ville — donc surannée, une enfance modianesque,  ou la mienne tout simplement, lorsqu'on m'emmenait y tuer une coqueluche avec l'air de l'altitude. Le genou de Claire, c'est tout le contraire de ces statues marmoréennes qu'un petit écriteau nous enjoint de ne pas toucher. Au milieu du gris et du vent de cet été finissant, la tentation et l'attraction lumineuse de ce genou. Singulier, d'ailleurs, ce singulier. L'affiche nous prouve qu'elle en a bien deux, Claire, et Jean-Claude Brialy, hors champ ici, a bien deux mains. Mais la beauté a toujours quelque chose de bizarre et je crois que ce qui vole la vedette à tous les acteurs du film (et même à Lucchini), c'est précisément ce titre. Et le vent. Il y a toujours du vent dans ce film que je n'ai pas revu depuis plus de vingt ans. Mais peut-être me trompé-je. S'il n'y a pas — ou plus — de vent, je pourrai toujours dire que c'est Eric Rohmer (1920-2010) qui l'aura probablement emporté avec lui.

dimanche 7 février 2010

Recen(semen)t work

Mauvaises herbes














C'est une assiette du chef Alexandre Gauthier, du restaurant La Grenouillère à La Madeleine-sous-Montreuil dans le Pas-de-Calais. Tout un roman doublé d'un livre de cuisine, cette phrase palimpseste sous laquelle transparaissent Alain-Fournier, Proust et le capitaine Fracasse. Rien moins. Mais retrouvons plutôt notre assiette. Son nom complet ? : Encornets, sang de cochon, mauvaises herbes. C'est clair. C'est net. Ça claque sous la langue. C'est sans appel. La terre et la mer vont se rouler dans l'herbe. Pas d'enjolivure ni maniérisme : on est dans le substrat. Mais par-dessus tout, ce sont ces mauvaises herbes (roquette sauvage, mouron des oiseaux, cresson sauvage, pissenlit...) qui jaillissent ici comme "un loup qui vous saute à la gorge". Je ne retrouve pas la phrase exacte, c'est de Christian Bobin dans je ne sais quel livre où il est aussi question de "beauté qui vous mord". Oui, la poésie de ces "mauvaises herbes" me saute à la gorge avant la bouche. Il y a là du ragazzi di vita, de la provocation, un renversement des codes qui séduiront immanquablement qui est plus sensible encore aux mots des mets qu'aux mets eux-mêmes. Gauthier "dé-jolive" — pour reprendre l'expression de Pierre Dumayet dans son opuscule "Des goûts et des dégoûts" — et c'est ce qui donne tant de beauté au nom de cette préparation. Messieurs les chefs, prenez exemple : moins de pragmatisme dans la dénomination de vos plats et plus de poésie. Plus de "Fruits de friches", d'"écailles de céleri", de "Gröstel de silure", de "légumes oubliés". Plus de "tombées de trévises", de "petites fleurs en tempura", de "millefeuille « caprice d'enfant »" ou d'"émulsion de crêpe suzette". Plus de "canon de moëlle", de "gargouillou de jeunes légumes", de "vinaigrette foisonnée au jus de coques", de "strudel de truite", d'"écume crèmeuse" et de tisane "Que ma joie demeure". Diantre, mettez des vers dans vos assiettes !

Photo Thomas Duval pour l'Express Styles

jeudi 4 février 2010

mardi 2 février 2010

Je n'ai jamais mangé d'œufs d'escargots — ignorant même jusqu'à ce jour qu'ils en pondissent.

"De petites perles légèrement rosées qui éclatent sous le palais et délivrent de «subtiles saveurs d’automne avec des notes de sous-bois ou d’angelique-tige" disent Dominique et Sylvie Pierru, couple d'héliciculteurs.
Perle des sous-bois ou caviar d'escargot... compter 45 € les 30 g.
(Les escargots – qui sont hermaphrodites – pondent chacun une centaine d'œufs par an.)