Communique-t-on pour s'ouvrir au monde ou pour le changer, pourrait-on paraphraser l'accroche de cette annonce, glissant ainsi du voyage au roman. Quelle image plus réussie que cette campagne pour un maroquinier de renom qui n'ajoute aucun logo aux monogrammes d'un sac qui concentre la seule lumière chaude du cliché quand tout le reste baigne dans la grisaille d'un no man's land. Le début d'un roman ou la fin ? Mikhaïl est-il revenu sur les traces du passé, porteur des clichés d'une réussite à l'ouest, comme on revient fouler les vertes prairies de l'enfance ? Où va-t-il ? Quitte-t-il définitivement l'ancien bloc de l'est — « Chauffeur, vous serez aimable de longer la Gartenstrasse avant Berlin-Tegel » ? Et que contient son seul bagage ? Pourquoi n'est-il pas fermé ? Quel est ce magazine qui en sort ? Pourquoi Gorbatchv est-il seul ? Cet étrange véhicule est-il celui d'un ancien aparatchik de RDA ? Peut-on croire un instant qu'il s'agit d'un taxi ? Ne semble-t-il pas songeur, préoccupé ? S'inquiète-t-il de n'avoir envoyé aucune carte postale de son séjour ? Pourquoi sa voiture n'est-elle pas suivie ? Est-il totalement habillé en Vuiton ? Pense-t-il, juste pour rire : « Ich bin ein Berliner » ? De quelque côté du mur que l'on soit, la vie n'est-elle pas un roman ?
Campagne Ogilvy pour Vuiton / 2007 / Photo Annie Leibovitz
Campagne Ogilvy pour Vuiton / 2007 / Photo Annie Leibovitz
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