Il est étonnant, voire paradoxal, de constater combien la courbe de vie des objets s'inverse par rapport à l'espérance de vie humaine. En quelques années, la cassette audio a laissé place au CD puis au MP3. La pellicule argentique au numérique. Les cassettes vidéo aux DVD. Les téléphones aux portables. Les lettres aux mails. Le luxe sera-t-il d'apprendre à ralentir, regarder le paysage, en apprécier toutes les nuances, en épuiser tous les arrière-plans : bref, pratiquer un art de la lenteur ?
Soit, elle n'était pas toujours pratique cette K7 ! Il fallait rembobiner dans un sens, puis dans l'autre car on était allé trop loin, avant de tomber enfin sur le morceau recherché. Soit, la bande s'entortillait parfois dans les têtes de lecture (ce sont ces K7 là que l'on retrouve encore, débobinées, le long des rails de sécurité des autoroutes, jetées de colère par la vitre). Soit, on ne savait plus si l'on était sur la face A ou B. Soit, il fallait retendre la bande à l'aide d'un crayon hexagonal en guise de tounevis. Soit, on aurait dû acheter un 90' ou une 120' et l'on pestait avec notre 60' qui nous amputait le dernier morceau de l'album. Soit, on bricolait nos premières jaquettes en découpant des photos de Rock'n Folk que l'on glissait dans le boîtier transparent. Mais bon, avec ça on copiait tous les vinyls des copains (sans que l'actualité d'alors nous alarme sur les droits d'auteurs), c'était pas trop gros, on emportait ça partout et on le glissait dans l'auto-radio K7. C'était la liberté d'emmener partout le programme musical que l'on s'était concocté. Du cousu main. Alors, que faire maintenant de toutes celles qui encombrent mes fonds de tiroirs, avec tous les titres des morceaux recopiés au crayon papier (car on pratiquait aussi le palimpseste), des collectors pour certaines (L'album éponyme de The Reds, 1979, dont on retiendra le morceau "Victims" !), et que je ne me résous pas à jeter ? Time is on my side ?
© Photo phvpc
Soit, elle n'était pas toujours pratique cette K7 ! Il fallait rembobiner dans un sens, puis dans l'autre car on était allé trop loin, avant de tomber enfin sur le morceau recherché. Soit, la bande s'entortillait parfois dans les têtes de lecture (ce sont ces K7 là que l'on retrouve encore, débobinées, le long des rails de sécurité des autoroutes, jetées de colère par la vitre). Soit, on ne savait plus si l'on était sur la face A ou B. Soit, il fallait retendre la bande à l'aide d'un crayon hexagonal en guise de tounevis. Soit, on aurait dû acheter un 90' ou une 120' et l'on pestait avec notre 60' qui nous amputait le dernier morceau de l'album. Soit, on bricolait nos premières jaquettes en découpant des photos de Rock'n Folk que l'on glissait dans le boîtier transparent. Mais bon, avec ça on copiait tous les vinyls des copains (sans que l'actualité d'alors nous alarme sur les droits d'auteurs), c'était pas trop gros, on emportait ça partout et on le glissait dans l'auto-radio K7. C'était la liberté d'emmener partout le programme musical que l'on s'était concocté. Du cousu main. Alors, que faire maintenant de toutes celles qui encombrent mes fonds de tiroirs, avec tous les titres des morceaux recopiés au crayon papier (car on pratiquait aussi le palimpseste), des collectors pour certaines (L'album éponyme de The Reds, 1979, dont on retiendra le morceau "Victims" !), et que je ne me résous pas à jeter ? Time is on my side ?
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